Présents : J. L. Baldy - R. Bellone - R. Charavay - A. Charkiewicz - P. Chevret - P. Ciriani - A. Lecomte - S. Prodon - J. Roche - A. Scaramelli - M. Wilhelmsson
Invités : D. Güsewell - H. Laeger - G. Lindecker - B. Jenssen - M. Streit-Bianchi
La première étape de ce programme consiste à désigner
les cadres qui auront certainement une progression de carrière intéressante.
Une fois cette liste déterminée, un plan de formation
sur 3 ans, jalonné d'étapes obligatoires (ex : CERN Accelerators
School, diriger une équipe, MOAS, BHT, etc.), peut être mis
en place.
De plus, nanties d'une vision à plus long terme, dans l'optique
de leur carrière, les personnes désignées envisageront
ces formations sous un jour différent.
A. Lecomte rappelle que cette solution a été proposée il y a quelques années par le JTB.
D'un point de vue plus pratique, H. Laeger peut déjà réserver deux places auprès de l'enseignement pour le cours pour chefs de section qui commence dans un mois.
En conclusion, chaque chef de groupe doit commencer à réfléchir à ses candidats, le MOAS en constitue d'ailleurs une très bonne opportunité. En parallèle, H. Laeger présentera aux chefs de groupe les cours clés qui devront être suivis.
A. Scaramelli et D. Güsewell tiennent tout d'abord à évoquer
le problème de la compensation financière pour les hommes/année
non recrutés l'année dernière (40 à 50 hommes/année
pour l'ensemble du CERN, dont 15 pour le Secteur Technique). On s'attendait
en effet que les divisions pouvaient compter sur une disponibilité
de leurs économies de 1997 pour faciliter le passage des années
particulièrement difficiles 2000-2003.
Or ce principe est remis en question. Cette baisse en hommes/année
correspond donc à une diminution du budget d'autant puisque les
divisions concernées ne seront pas indemnisées.
G. Lindecker explique que cet argent a été employé pour couvrir des déficits non prévus :
Il est vraiment injuste que les divisions les plus économes paient
pour les autres. De plus, cette remise à zéro, en effaçant
toutes les données, déresponsabilise les divisions. D. Güsewell
ajoute qu'il faut garder une comptabilité afin de mettre clairement
en évidence quelles sont les divisions qui ont financé le
déficit.
Comment avoir ensuite confiance dans ce système ?
Dans le même ordre d'idées, A. Scaramelli réédite
sa proposition de déplacer le t0 de la plannification
en 1993. Cette approche permettrait de déterminer quels sont les
secteurs qui ont beaucoup recruté ces dernières années.
G. Lindecker reste cependant quelque peu dubitatif. Il ne pense pas
qu'un tel raisonnement aura un réel impact sur les divisions concernées.
D'autre part, vu les nombreux transferts d'activités entre secteurs,
ces données seraient très difficiles à établir
.
Cependant, A. Scaramelli tient à démontrer qu'une analyse
historique de la politique de recrutement est un point à ne surtout
pas négliger. Ainsi, il présente un graphique sur l'évolution
de l'effectif ST pendant les 10 dernières années. Il apparaît
que 200 personnes nettes sont parties sur cette période, soit 50
% de l'effectif. S'il est vrai que les services généraux
ont été un peu réduits, la plupart des activités
ont cependant été maintenues. En fait, la rationalisation
du travail a permis une augmentation fantastique de la productivité
afin d'assurer la continuité des services offerts par la division.
Cependant, de tels gains de productivité ne sont pas indéfinis
: les regroupements d'activités par exemple ont des effets immédiats
importants, mais beaucoup plus limités par la suite. Ces efforts
passés sont à prendre en compte dans l'analyse des besoins
en recrutement de la division.
A. Lecomte présente ensuite les courbes de Manpower Planning pour les trois divisions du secteur. Elles représentent :
G. Lindecker explique également que la courbe de décroissance
des effectifs baissera tout le long de l'année au fur et à
mesure que les départs seront annoncés. Et compte tenu des
délais de recrutement, les divisions ne pourront pas recruter dans
l'année leur quota de postes. Ces hommes/année non recrutés
seraient ensuite regroupés dans la réserve DG.
Cependant, cette idée de verser dans une caisse déplaît
à A. Scaramelli et D. Güsewell. A. Scaramelli estime qu'il
serait peut-être plus simple de faire un lissage tous les 6 mois.
D. Güsewell de son côté regrette cette centralisation
qui ne permet pas aux secteurs de gérer leurs recrutements d'une
année sur l'autre. Il faudrait laisser aux secteurs la responsabilité
de gérer eux-même leurs budgets aussi pour le personnel.
D'autre part, le Directeur Général préconise une
valorisation des recrutements en fonction de la filière. Mais pour
gérer efficacement les filières, les divisions doivent pouvoir
reporter leurs recrutements sur l'année suivante.
G. Lindecker revient sur les recrutements des autres secteurs. Contrairement
au Secteur Technique, les Secteurs des Accélérateurs et la
Recherche n'auront que très peu de possibilités de recrutements
l'année prochaine. En effet, les recrutements sont fonction d'un
plafond (les compléments) mais aussi de l'évolution démographique.
Avec une moyenne d'âge élevée, le Secteur Technique
est confronté à de nombreux départs à la retraite.
Des recrutements sont donc nécessaires pour combler cette baisse
d'effectif.
Les autres secteurs seront-ils vraiment sensibles à cet état
de fait ?
D. Güsewell pense que chaque secteur devrait bénéficier
chaque année d'un nombre minimum de recrutements ce qui éviterait
les diverses pressions et/ou les interventions des directeurs.
Cependant, la Recherche s'est mise délibérément
dans cette situation en recrutant toujours le maximum de postes possibles.
Ce secteur a également la possibilité de recruter des Project
Associates et des Fellows.
De leur côté, les Accélérateurs bénéficient
de nombreuses collaborations extérieures (ex : ingénieurs
Rhône Alpes, CEA, collaborations russes, canadiennes ou américaines,
etc.).
Par contre, le Secteur Technique ou l'Administration ne peuvent pas
profiter de toutes ces possibilités de collaborations à moindre
coût.
G. Lindecker annonce enfin que la Direction a transféré
10 postes de l'Administration à la Recherche. L'Administration est
ainsi encouragée à faire appel à plus de sous-traitance.
La discussion s'engage ensuite sur le Material Planning.
G. Lindecker indique que le groupe de planification se réunit
toutes les semaines. Il sert de cadre à des discussions de fond
entre tous les secteurs et notamment avec les quatre grandes expériences
qui trouvent là l'occasion d'exprimer leurs besoins. Ainsi, un litige
entre la Recherche et les Accélérateurs au niveau de la cryogénie
a été mis en évidence.
A. Scaramelli regrette que de tels sujets soient abordés par
des DPO car il s'agit avant tout de problèmes techniques.
Ces réunions devraient plutôt permettre de coordonner les
planifications entre les secteurs.
Ainsi, de nombreux services techniques sont souvent comptabilisé
pour zéro dans les estimations des expériences. En effet,
malgré la baisse du personnel, les expériences ne souhaitent
pas recourir à la sous-traitance. Elles préfèrent
que le Secteur Technique recrute les postes en question afin de bénéficier
d'un support gratuit. Il faut donc être vigilent dans le choix des
postes ouverts.
La philosophie de la Recherche est que le CERN est l'hôte des
expériences et qu'il doit en conséquence leur fournir gratuitement
tout le support nécessaire. Des mémos dans ce sens ont été
envoyés à des Instituts.
Cependant, G. Lindecker précise que G. Goggi, conscient de cette
dérive, a demandé à ses chefs de groupe de limiter
les engagements du CERN dans les "mémos of understanding".
En fait, la règle devrait être la suivante : tout
doit être comptabilisé, y compris les services internes.
D'ailleurs si un grand nombre de services ne sont pas comptés
dans les estimations, le CERN sera confronté à de larges
dépassements tant au niveau financier qu'en personnel.
Il est également évident que les estimations ne pourront
être réalisées que par les services techniques compétents,
après analyse des besoins énoncés par les expériences.
A. Scaramelli enchaîne ensuite sur les difficultés budgétaires
induites par la construction du LHC.
Ce projet entraînera une baisse de tous les budgets d'opération.
La division ST sera cependant tenue d'assurer les services généraux
mais l'étendue de ses responsabilités dépendra évidemment
du budget alloué. Le reste du financement devra provenir des autres
secteurs.
Une clarification budgétaire est d'autant plus importante que
de nombreuses activités du LEP devront être maintenues (ex
: groupe CV). Elles devront absolument être reprises par le LHC.
Le problème réside dans le fait que les 2500 MCHF alloués
à la machine LHC ne couvrent que les investissements. G. Lindecker
précise que le budget d'exploitation du LHC sera révisé
dans le cadre de l'exercice de planification en cours.
R. Charavay a réussi difficilement à obtenir une ligne
budgétaire pour les groupes CV et HM mais il veut être sûr
que, lorsque le budget du LEP s'arrêtera, le montant nécessaire
pour continuer l'exploitation des installations se retrouvera dans le budget
LHC.
D. Güsewell estime que le plus important est de demander une ligne
et d'en donner l'estimation. C'est ensuite au projet LHC d'en tenir compte
dans sa planification.
D'autre part, le démontage du LEP reste toujours un problème
latent. Une ligne budgétaire a cependant été créée
pour couvrir les coûts correspondants.
De même, sur le plan financier, l'impact en hommes/année
des projets inofficiels (Neutrino, Tosca,...) n'est pas négligeable
et pose des problèmes de cohérence entre ces hommes/année
et le budget matériel.
G. Lindecker répond que le Directoire a entériné
le fait que des projets tels que Neutrino ne pouvaient être financés
par les budgets actuels du CERN.
Cette directive n'est pas réaliste car les études de
faisabilité sont nécessaires ce qui implique un certain nombre
d'hommes/année. De nombreuses personnes (CV, CE, ...) travaillent
déjà sur le projet Neutrino. Le génie civil est même
très avancé dans la préparation de l'appel d'offres
pour les travaux.
La discussion s'axe ensuite sur la préparation de la journée
Material Day du 23 mars.
Il semble à priori très difficile de préparer
des chiffres vraiment sérieux pour cette date.
La principale difficulté réside dans le fait qu'il est
très délicat de dissocier les budgets correspondants à
l'activité normale de la division de ceux des projets (LHC, Neutrino,
Tosca, réfection de halls ....). Les activités de la division
ST, pour ne citer qu'elle, dépendent principalement de demandes
et donc de budgets extérieurs ... Le Manpower et Material Planning
sont évidemment liés à ces besoins des autres secteurs.
Mais comment les estimer ?
Compte tenu du peu d'informations fournies par les autres secteurs,
G. Lindecker suggère d'adopter des hypothèse de travail en
vue d'obtenir une première planification. Ces hypothèses
pourront ensuite être discutées et éventuellement modifiées
au cours de la réunion. Un raisonnement par itérations successives
semble la seule solution.
G. Lindecker propose de considérer que la distribution des activités,
déterminée à partir des chiffres de l'ancienne planification,
restera constante sur la période considérée. Il suffit
ensuite de prendre pour hypothèse que le budget global du secteur
reste stable pendant 3 ans autour de 35 MCHF puis 30 MCHF dès 2001.
Il suggère également d'utiliser un modèle d'extrapolation
assez simple qui pourra être affiné par la suite.
D. Güsewell estime qu'il est en effet possible de faire des extrapolations
à partir de la situation actuelle en précisant les hypothèses
appliquées.
A. Scaramelli est plus sceptique, notamment quant à l'attitude
à adopter durant cette réunion du 23 mars.
Mais, en fait, pour une planification vraiment réaliste, il est
indispensable que les expériences fournissent un cahier des charges
de leurs besoins.
G. Lindecker rappelle qu'il existe une description des services demandés.
Mais elle est beaucoup trop imprécise et incomplète pour
servir de base aux services techniques.
Les chefs de groupe ST concernés expliquent que les besoins
des accélérateurs sont à peu près identifiés.
La situation est assez simple avec une structure centrale rationnellement
organisée et aucun doublon.
Par contre, les expériences ont plutôt tendance à
mettre en place des structures "doublons" et à ne demander du support
que pour les activités qu'elles ne maîtrisent pas (génie
civil, transports). Elles recrutent en interne le support dont elles ont
besoin et leurs équipes concurrencent alors celles des services
techniques.
Ainsi, il y a en général 3 variantes possibles pour chaque
activité proposée. Par exemple, sur les 10 activités
qui pourraient lui être confiées, P. Ciriani n'en est sûr
que d'une seule : le contrôle d'accès car le groupe MC en
a le monopole. Les autres activités sont toujours en discussion
car plusieurs groupes sont prêts à les réaliser; l'exemple
le plus frappant en est le "slow control".
En fait, la clé pour le Secteur Technique est d'obtenir une
valeur ajoutée supérieure à celle des équipes
de la Recherche.
G. Lindecker précise qu'il a été agréé
par les expériences que tout développement ayant déjà
un équivalent dans la machine serait standardisé aux normes
actuelles. Il insiste sur la volonté des expériences de s'aligner
sur la technologie du Secteur Technique.
En conclusion, A. Lecomte demande la coopération de tous pour réaliser une planification la plus correcte possible en vue de la réunion du 23 mars.
La documentation sur ce séminaire sera distribuée aux chefs de groupes.
P. Ciriani résume ainsi le problème :